Jusqu’à l’âge de 7 ans un enfant au Brésil est laissé à la charge de sa municipalité. Bien souvent, dans les régions les plus pauvres, les municipalités n’ont pas les moyens (ou ne se donnent malheureusement pas toujours les moyens) d’ouvrir des écoles de pré-scolarisation. Nous ne pouvons pas laisser les enfants sans savoir lire et écrire, indépendamment des conditions de vie de chacun d’entre eux...

L’Association Santa Vitória a créé une école pré-infantil dans le grand village de Santa Vitória, dans l’Etat du Maranhão au Brésil, à quatre heures d’une route tortueuse de la première ville. Pendant les cinq mois de période des pluies, la route est impraticable et laisse difficilement passer quelconque moyens de transport. A Santa Vitória il n’y a pas de médecin.

Les enfants apprennent en priorité à lire et à écrire. Le respect de l’autre, l’éveil moteur ou encore l’hygiène sont des éléments tout autant appliqués dans l’école. Notre travail est aussi de renforcer le lien social à travers la santé. Les enfants sont pris en charge en cas d’urgence et les familles sont suivies pour des conseils santé ou en ce qui concerne les différentes formes de prévention.

29.7.09

Indispensables Neiva et Francisca!

Qui sont les instituteurs de l'école “Robin Hood” ? Qui prépare la ‘merenda’ (le gros goûter) pour les 60 enfants ? Qui nous aide et comment ?
Pour répondre à ces questions et à tant d'autres que nous entendons souvent, nous avons décidé de vous présenter une série de portraits de l’équipe.
À travers leurs mots, nous pourrons même, j’espère, mieux comprendre comment se passe la vie dans la région de Santa Vitória.


Je tenais à vous présenter deux personnes qui font partie de notre équipe à Santa Vitória et qui ne sont pas des instituteurs.
Deux personnes indispensables au bon fonctionnement de notre projet.



Neiva est ‘Zeladora’. Ce mot signifie ‘concierge’ en portugais. Elle a la responsabilité du bâtiment, du jardin, des travaux et de l’hygiène générale.

Francisca est ‘Merendeira’. Elle est responsable du menu et du repas servi chaque jour aux enfants.

Neiva a trois enfants de trois papas différents. Elle vit avec sa dernière fille, Kelly, et le papa de celle-ci. C’est Dona Raimundinha qui a fait naître Kelly, à la maison ! (voir notre article sur Dona Raimunda).

Chez la maman de Neiva vivent 17 personnes ! Dont tous les petits-fils qui ont un papa qui n’a pas reconnu l’enfant. Neiva passe beaucoup de temps chez sa maman afin de l’aider.
Le bruit et la confusion ne l’épouvantent pas, elle aime les grandes familles et elle est habituée à vivre au milieu d’une grande marmaille.

Neiva a étudié en prenant son temps. Elle a terminé ses études à 27 ans. Elle a arrêté une fois, puis a repris, avec courage. Elle n’a pas pu obtenir son bacalauréat brésilien car à Santa Vitória on ne peut pas aller bien loin dans ses études :
« J’aurais aimé être institutrice, mais je n’ai jamais eu les moyens de sortir du village », dit-elle.

Notre Zeladora insiste sur une de ses missions, sur laquelle nous avons beaucoup travaillé depuis les débuts de l’école : les petis mots magiques de politesse !
Dire bonjour à chaque enfant qui entre dans l’école le matin, attendre un bonjour en retour...
Francisca, elle, attend avec impatience, avant de déposer l’assiette du repas sur la table, que nos chérubins prononcent le fameux mot «merci».

Laver les mains des enfants, contrôler la propreté de chacun...

« L’éducation commence à la maison. Malheureusement c’est très rarement le cas à Santa Vitória, car justement, personne n’a reçu cette éducation étant petit » raconte Neiva.

Puis vient l’éducation du palais !
Francisca : « De très nombreuses écoles n’offrent pas de repas. Ce sont les parents qui doivent laisser à leurs fils quelque chose à grignoter. Beaucoup d’enfants arrivent à l’école sans avoir pris de petit déjeuner. Leur offrir un gros goûter, voire un bon repas, c’est très important je crois ».

L’effort porte aussi sur la diversité et la découverte de nouvelles saveurs.
« Je fais de la soupe avec des légumes et de la viande une fois par semaine. Au début, les enfants ne voulaient pas en entendre parler ! Aujourd’hui l’assiette revient vide » ..Francisca évoque aussi son ‘Cha de burro’, autrement dit, en portugais dans le texte, son ‘thé d’âne’ ! :
« Le cha du burro est une boisson faite avec du maïs, du lait et de la noix de coco. Les enfants étaient assez réticents, puis, finalement, ils en redemandent toujours ! » Raconte t’elle.

« C’est notre façon à nous d’enseigner », conclue Neiva, qui rêve toujours d’être institutrice.
« On se sent très responsables, notre fonction dans l’école est reconnue, on a un vrai rôle à jouer ! » ajoute Francisca.

Pouvez-vous nous offrir le secret d’une recette typique de la région, comme cette délicieuse ‘Mangusta’ que vous avez préparée pour un de nos ‘repas spéciaux’ (voir article du Blog) ?


MANGUSTA :

Cueillir les mangues des arbres. Les laver. Les mettre dans une casserole et faire bouillir l’eau. Laisser 10 minutes sur le feu et elles sont cuites.
Laisser refroidir et retirer la peau.
Ne garder que le fruit(retirer le noyau!) et passer cette pulpe au mixeur, avec du lait, du sucre et de la noix de coco cueillie sur l’arbre.
Votre mangusta est fin prête !
Un délice..

Neiva et Francisca, un mot pour nos lecteurs ?.. :
« Nous remercions beaucoup tous ceux qui aident au développement de cette école, nous espèrons qu’ils ne vont pas nous abandonner. Nous ne souhaitons pas retourner à l’état de pierre sans école au village. Il existe des endroits, dans ces régions défavorisées du Brésil, où les enfants doivent marcher pendant des kilomètres pour pouvoir rejoindre leur école, une école qui n’est pas conforme à leurs besoins, où l’enfant n’est pas pris en considération et où il n’y a pas de repas ! ».


(Photo: Neiva avec ses deux enfants)

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