Jusqu’à l’âge de 7 ans un enfant au Brésil est laissé à la charge de sa municipalité. Bien souvent, dans les régions les plus pauvres, les municipalités n’ont pas les moyens (ou ne se donnent malheureusement pas toujours les moyens) d’ouvrir des écoles de pré-scolarisation. Nous ne pouvons pas laisser les enfants sans savoir lire et écrire, indépendamment des conditions de vie de chacun d’entre eux...

L’Association Santa Vitória a créé une école pré-infantil dans le grand village de Santa Vitória, dans l’Etat du Maranhão au Brésil, à quatre heures d’une route tortueuse de la première ville. Pendant les cinq mois de période des pluies, la route est impraticable et laisse difficilement passer quelconque moyens de transport. A Santa Vitória il n’y a pas de médecin.

Les enfants apprennent en priorité à lire et à écrire. Le respect de l’autre, l’éveil moteur ou encore l’hygiène sont des éléments tout autant appliqués dans l’école. Notre travail est aussi de renforcer le lien social à travers la santé. Les enfants sont pris en charge en cas d’urgence et les familles sont suivies pour des conseils santé ou en ce qui concerne les différentes formes de prévention.

22.11.10

Making-Of

3 jours de tournage pour un film qui ne devra pas dépasser 3 minutes !
Cela était le pari, en prévision de notre nouvel outil de communication.

Tous les deux ans, notre Association propose de nouvelles images vidéo, des clips, portant sur l’Escolinha.
Cette année, en direct de Santa Vitória, nous avons décidé de jouer la comédie...
D’habitude, nous restions, la caméra à l’œil, des heures au milieu de chaque salle de classe, se faisant oublier par les enfants afin de capter l’émotion instantanée et naturelle. Cette fois-ci, au lieu de faire un film d’images prises sur le vif, en ‘immersion’, nous avons construit notre propre film. Un film qui devra, s’il est réussi, recréer l’ambiance de nos classes et de notre école.

Cette nouvelle façon de tourner en version ‘cinéma’, plutôt qu’en version documentaire, a permis la participation active des élèves en tant que vrais petits acteurs et celle de notre équipe comme assistant réalisateur !
Avec des moyens très limités (nos propres émotions), nous avons tourné un peu plus de deux heures d’images pour vous en montrer uniquement quelques minutes, après un montage dont la date n’est pas encore connue.

En attendant, vous pouvez visionner ces quelques photos que Nàdia, notre jeune institutrice, a prises pendant le tournage.
























28.10.10

Une précieuse visite!

Nous avions promis de recevoir l’école “Cantinho Beija-Flor”, à Santa Vitória: c’est chose faite!

Souvenez-vous, nous avions organisé, au mois de février, une formation pour notre équipe pédagogique, dans la ville de Barra do Corda, une semaine avant la rentrée scolaire.
Le « Cantinho Beija-Flor »(« La petite maison du Colibri »), avait reçu nos instituteurs pendant trois jours: stage, réunion, conseils..
Cette rencontre fut le début d’une forme de partenariat et de solidarité entre nos respectives écoles.

C’est la première fois que des personnes du Brésil, et à plus forte raison, de Barra do Corda, viennent à notre rencontre!.. Santa Vitória, c’est loin, les conditions sont rudes et la route est très mauvaise…

3 jours et 2 nuits de présence pour 11 employées du Beija-Flor et sa Directrice, Thélysse. Chacune d’elles fut répartie et logée chez nos instituteurs.






















Au programme, travail et détente :

- Visite de notre école,
- Participations concrètes aux cours,
- Visites du village,
- Pique-nique au bord du fleuve Mearim,
- Grande réunion où nos instituteurs ont exposé l’historique de Santa Vitória, l’histoire de notre Ecole, les relations enfants-parents compliquées et différentes dans ces zones rurales, notre façon de travailler, ainsi que l’organisation et les objectifs de nos “fêtes culturelles”.

Ensuite, chaque enseignant de notre Escolinha a offert, comme l’avaient fait à Barra les enseignants du Beija-Flor, du matériel pédagogique créatif et divertissant.




















Cette rencontre a permis à notre équipe de se sentir moins isolée, au sens physique comme au sens psychologique.
Les compliments sincères des enseignants de Barra do Corda et de leur Directrice envers notre école et nos instituteurs sont allés droit au cœur de notre équipe.
Cette reconnaissance du travail effectué restera comme une nouvelle source de fierté et de motivation.

C’est aussi pour cette raison que nous organisons ces actions: elles sortent notre école et ses éducateurs d’une forme éventuelle de routine et nous encouragent à continuer notre travail et notre ‘sacerdoce’ avec bonheur.
Nous savons que nous sommes sur la bonne route.


Voici un ‘témoignage’ laissé par l’équipe du “Cantinho Beija-Flor”, suite à leur visite :

"É na educação infantil que se constrói a base da educação.

O corpo docente da escola ROBIN HOOD trabalha de uma forma especial. Em meio a necessidade de um povo humilde, a família ROBIN HOOD, busca de uma certa forma desenvolver uma educação rica, fornecendo aos alunos
conhecimentos, que os levem futuramente a uma formação. Embora a
inclusão de alguns pais, ainda não seja de uma forma efetiva com
a escola, não venha a ser um ponto negativo para os professores, pelo
contrário, eles assumem esse pequeno fato como mais um ponto de partida.
Onde fazem nascer dentro de si o carinho, a dedicação e o compromisso de verdadeiros professores, mostrando através do ensino e convivência com as crianças.
Observando então todo esse processo podemos ver de perto que
esse trabalho vem dando bons resultados, através do desenvolvimento
positivo das crianças.

Pode se ver que a Escolinha ROBIN HOOD junto com
seus educadores tem o compromisso de fazer a diferença na vida escolar
de seus alunos, e podemos observar também a qualidade de ensino que é
transmitido. E isso é fundamental para o crescimento não só dos alunos
e sim da comunidade de Santa Vitória.

Carinhosamente, Escola Cantinho Beija-Flor
"
Thelysse, Jeane, Andreia, Lucineide, Janiara, Karinny, Larissa, Neuma, Essulene, Inalda

Traduction:
"C’est dans l'instruction de la petite enfance que l’on construit la base de l’éducation.

Les éducateurs de l'école ROBIN HOOD travaillent d'une manière spéciale. Au beau milieu d'un peuple nécessiteux et humble, la famille ROBIN HOOD, avec ses moyens, se bat pour développer d’une certaine manière une éducation riche, en donnant aux élèves des connaissances qui puissent les mener à poursuivre leur formation.

Bien qu’il existe certaines difficultés dans les relations parents-enfants, et dans la communication parents-école, cela ne crée pas de barrière négative pour les enseignants. Au contraire, ces derniers assument ce fait avec une motivation supplémentaire et comme une nouvelle mission à mener.

Un endroit où de véritables éducateurs font preuve d’affection, de dévouement et d’un engagement à toutes épreuves, qui se révèlent au travers de l'instruction offerte et de l'interaction avec les élèves.

Ayant donc observé ce processus au plus près, nous avons pu constater de visu que ce travail donne de bons résultats, à travers le développement positif des enfants.

Nous pouvons constater que l’Escolinha Robin Hood et leur équipe pédagogique, se sont engagées à faire la différence dans la vie scolaire et l’éducation de leurs élèves et nous avons observé également la qualité de l'enseignement qui est transmis. Cela est fondamental pour la croissance non seulement des enfants, mais aussi de la communauté de Santa Vitória.

Affectueusement
,

Escola Cantinho Beija-Flor

Thelysse, Jeane, Andreia, Lucineide, Janiara, Karinny, Larissa, Neuma, Essulene, Inalda.

Le Jour des Enfants

L’initiative de faire l'éloge des enfants revient à un député fédéral, Galdino do Valle Filho. Il fut officialisé le 12 octobre 1924 par le Président Arthur Bernardes, comme : “O Dia das crianças”, le jour des Enfants.

L’évènement a pris une tournure commerciale à partir des années 60 lorsque la fabrique de jouets Estrela, de concert avec la société Johnson&Johnson, pour lancer “la semaine des bébés robustes”, décidèrent d’une promotion d’une semaine afin d’augmenter les ventes de jouets.
Face au succès de cette action, l’année suivante, les fabricants de jouets décidèrent de choisir un seul jour pour leurs promotions (afin de rendre hommage aux enfants?..) et firent resurgir l’ancien décret de 1924. A partir de ce jour, le 12 octobre est devenu une date importante pour les enfants et..pour les fabricants de jouets !
Le 12 octobre est férié depuis 1980.

C’est impressionnant de voir le nombre de publicités à la télévision avec toute ‘la pression de consommation’ qui va de paire, et l’incroyable fréquentation dans les magasins divers, afin de trouver et d’acheter un jouet!
Noël est, à côté, bien calme.




Tous les ans, le 12 octobre, nous réunissons les enfants de l’Escolinha et passons la matinée à organiser des jeux.

Les enfants sont friands des : ‘filles contre les garçons’ ; ainsi, diverses activités sportives et éducatives les opposent!..Cette année, le sort ayant bien fait les choses, ce fut une parfaite et jolie égalité dans les résultats!..













21.10.10

Aurevoir Maria Delci

Maria Delci est décédée le 20 octobre 2010, emportée par une maladie fulgurante.

Elle avait commencé à enseigner dans notre école en mars 2006, soit au tout début de l’aventure.
C’était une institutrice dévouée, courageuse et obsédée par la réussite dans son travail.
Elle me répétait souvent: “Cédric, tel ou tel élève, tu verras, il a des difficultés à la lecture ou dans le calcul, mais je vais y arriver ; je ferai tout mon possible et on va y arriver..”.

Maria Delci avait la responsabilité des enfants les plus grands, c’est elle qui apportait la dernière touche afin qu’ils sachent lire et écrire.

Je suis fier de lui avoir confié, en décembre dernier, la responsabilité ‘d’inventer’ et garnir l’arbre de Noël de l’école ; elle était préoccupée, comme d’habitude, de ne pas réussir sa mission et de ne pas ‘plaire’..Son arbre fût d’une élégance et d’une beauté simples et magnifiques à la fois.
Elle était heureuse.

Les élèves, ses anciens élèves, les 12 membres de notre équipe, et moi-même, sommes inconsolables du départ prématuré de Maria Delci.
Elle restera pour toujours dans nos coeurs d’enfants.

C’est une grande perte pour le village et pour notre école.

Salut Delci, et MERCI.


18.9.10

Bienvenue Auricelia !

Francisca, notre « merendeira » qui préparait le repas des enfants le matin à l’école, a quitté le village.
Elle est remplacée par Auricelia, qui travaille main dans la main avec Dona Jacinta. Dona Jacinta reste responsable de l’entretien, de la propreté, de l’hygiène et du repas et délègue son travail à Auricelia.

Auricelia est née le 22 juillet 1980. Elle est d’une famille très nombreuse puisqu’elle a 14 frères et sœurs!
Son mari, Antonio Carlos, travaille dans sa ‘roça’, son champs, où il cultive du riz, des fayots, de la courge, du maïs.. pour les propres besoins de la famille.
Ils ont 4 enfants de 4 à 13 ans.
Samuel, qui a aujourd’hui 9 ans, a passé 4 ans dans notre Escolinha ; Sara, la benjamine, est rentrée cette année à l’école :
« Samuel est sorti de l’Escolinha Robin Hood en sachant lire et écrire et son développement a vraiment été très bon ».

Auricelia est évangélique-protestante. Elle a choisi cette religion après son mariage :
« Je pense que c’est la religion la plus sérieuse. On se doit d’avoir un comportement irréprochable. On ne ressort pas de l’église lavés de ses pêchés, pour pouvoir recommencer les mêmes pêchés, juste après la sortie!»

Auricelia a aussi un joli rôle à jouer dans son église : « J’apprends la religion aux enfants au travers des revues qui nous parviennent, je leur apprends aussi le chant »
« J’aime beaucoup les enfants, il faut, peu importe le thème, leur parler, leur communiquer des infos, leur donner le goût de la lecture, les éveiller à la communication ».

Sa passion :
« Je lis beaucoup, les revues évangéliques, la bible, mais aussi toutes sortes de livres qu’une de mes sœurs, Renata, m’envoie de la grande ville où elle habite ».

Son travail :
« Travailler à l’Escolinha c’est pour moi une grande aventure ; il existe une belle entente dans l’école, et je ne te cache pas aussi que l’argent que je gagne à l’école ou à l’église ou encore en faisant des ménages, me permet d’aider mon mari qui fait un travail physique très dur tous les jours de la semaine ».


N.B : A Santa Vitória, il existe deux églises : catholique et protestante.
La façon de voir la religion n’a rien à voir avec notre façon à nous, qui, parfois, la critiquons. Aider son église, c’est d’autant plus une façon de s’occuper, d’être utile à soi-même et à sa communauté.
Auricélia est une femme responsable, honnête, qui aime ses diverses activités.
C’est une chance pour nous de pouvoir compter sur elle dans notre équipe ; une équipe composée de blancs, de noirs, de catholiques, de protestants, de divers bords politiques, de supporters du Flamengo mais aussi du Vasco da Gama !!
Ce mélange est une de nos qualités, un motif d’orgueil, car il en résulte une entente merveilleuse et un exemple exceptionnel pour les habitants de la région mais aussi un bel exemple de proposition de vie pour les enfants.

(Auricelia, Antonio Carlos et Samuel)

10.9.10

Nos journées de l'environnement

Au mois de Juin nous avons célébré nos désormais fameuses “Fêtes culturelles”. Ces célébrations que nous choisissons avec attention en début d’année scolaire, calendrier en main.
Les objectifs étant de rappeler les racines historiques d’une journée de
‘fête’, d’éduquer les enfants à la culture et au bon sens, tout en les initiant à
la créativité et à l’artistique.
Nous avions coché en priorité, cette année, la date du 05 juin : la journée
mondiale de l’environnement
. Nous avons décidé de la tripler et de faire
trois jours de célébrations à Santa Vitória !..NOS Journées de
l’environnement.

Les objectifs que nous nous sommes fixés :
1. Sensibiliser la population aux soucis environnementaux
2. Inciter concrètement les gens à agir
3. Eduquer et sensibiliser les enfants


PREMIERE JOURNÉE : Une Grande Marche dans le
Village


Quoi de mieux que de ‘réveiller’ 2000 personnes en chantant et en
manifestant allègrement à 7h30 du matin, afin d’être écoutés?
Nos 78 enfants qui défilent dans les rues du grand village accompagnés par
environ une centaine d’enfants des plus petites classes du Collège public,
dont, d’ailleurs, une majorité d’enfants passés par notre Escolinha !
De jolies retrouvailles en chanson !..Des chansons pour l’occasion écrites
par deux de nos instituteurs, Carol et Gustavo ; des chansons, il va s’en
dire, en faveur de la préservation de notre environnement.
De retour à l’école, nos instituteurs ont commencé une série d’exposés :
pollution, faune et flore, menaces, climat, eau, déforestation..


DEUXIEME JOURNÉE : Nettoyage des rives du Fleuve

Santa Vitória possède une richesse énorme : son fleuve, dans lequel sont
déversées tous les jours des centaines de détritus en tout genre.
Avec les enfants du Collège public, nos enfants de chez Robin Hood à partir
de 5 ans et quelques volontaires, nous sommes allés nettoyer les rives du
fleuve Mearim de Santa Vitória.
Un acte d’amour pour notre fleuve mais aussi un acte symbolique qui a
marqué les enfants comme les adultes.


TROISIEME JOURNÉE : Exposés, chansons, spectacle,
recyclage..


Cette dernière journée a permis de terminer les exposés commencés la première journée : comment lutter contre la pollution ?..Le recyclage, et des exemples concrets de jouets fabriqués notamment avec du matériel retrouvé sur les berges du fleuve le jour précédent.
Un petit spectacle de marionnettes vivantes (!) a ensuite eu lieu, avec deux de nos instituteurs déguisés. Le thème, bien évidemment : la préservation de notre environnement, raconté de façon drôle et éducative pour le plaisir de tous !


Bilan : très positif ! Nos avons atteint haut la main nos objectifs initiaux.
Ces trois journées, qui se sont déroulées dans une ambiance de fête et
d’amité, mais aussi de travail et de responsabilité, ont suscité une prise de
conscience parmi la population et les enfants.
Les enfants, en rentrant chez eux après un tel évènement, racontent à leurs
parents ce qu’ils ont vécu, et ‘grondent’ dorénavant ces derniers lorsqu’ils
font un geste anti-environnemental !
Une grande réunion est prévue avec les parents, pour que les équipes
pédagogiques des deux écoles puissent exposer et éduquer aussi les
parents sur les problèmes environnementaux et les solutions possibles.

Bien évidemment, nous n’avons pas la prétention de croire que les soucis
de pollution et de non-respect de l’environnement en général, sont résolus
dans la région grâce à notre action !..Nous sommes conscients que
l’éducation se fait à petits pas, avec constance, patience et beaucoup de
travail.
C’est ce que nous avons fait. Un premier pas.

Nous pouvons être fiers de notre école qui a pris complètement en main
l’évènement. Nous avons été l’instigateur et le moteur de cette célébration
et avons entraîné avec nous le collège public de Santa Vitória. Une solidarité
encore plus forte s’est créée. La passerelle éducative que nous sommes est
plus active que jamais et toujours plus respectée au sein non seulement de
la communauté, mais aussi dans la ville de Barra do Corda.

Chapeau à l’équipe pédagogique de l’Escolinha Robin Hood pour l’énorme
effort - un travail qui s’est déroulé dans la créativité, l’envie de progresser
et dans un excellent esprit d’équipe.
Ce n’est probablement pas simple de comprendre cela de notre Europe,
mais ici, c’est véritablement une réussite merveilleuse.

23.6.10

Sur le pont de Santa Vitória, on y plonge..

Un pont vient d’être construit à Santa Vitória!

Il aura fallu plus de six mois pour construire un joli pont de bois, afin de relier les deux rives du fleuve Mearim.
Pour traverser, il fallait auparavant utiliser un canöe, ou bien ces embarcations sommaires que l’on pousse à l’aide d’une corde attachée entre deux arbres et sur lesquelles peuvent être déplacées des motos et des voitures.



La ville de São Roberto, qui se trouve à 20 minutes de voiture, devient aujourd’hui la ville la plus accessible, ainsi que toute une série d’autres petites villes de l’autre côté du fleuve.
Barra do Corda reste encore la plus grande ville (infrastructures, hôpitaux..) dans un rayon de 100 kilomètres.

Ce pont est devenu un véritable jeu, une attraction, pour les adolescents du village qui ne peuvent s’empêcher, pour les plus téméraires, de plonger du point le plus haut, et, pour les autres, de passer de pied en pied du pont en traversant le fleuve et défiant ainsi le courant.
C’est assez impressionant, dans les deux cas, d’assister à ces audacieux défis.
Ces enfants qu’on ne laisserait pas, en France, faire le quart de ce qu’ils font ici, paraissent faire un tout avec la nature qui les entoure.













J’ai déjà essayé de les poursuivre à la nage dans le fleuve, dans ces structures qui soutiennent le pont, c’est tout simplement impossible!
C’est également dangeureux, mais dans ces lieux perdus, le danger fait partie intégrante du quotidien. C’est une autre éducation..

La Route Fantôme 2

On prend la même route et on recommence..!
Malgré une saison des pluies bien plus calme cette année, des tronçons de la ‘route’ qui relie Santa Vitória à la ville de Barra do Corda sont difficilement praticables.


Après 1 heure trente de route au départ du village, nous voici bloqués à 4h30 du matin, ..une voiture relais qui nous précédait s’est embourbée sur la piste au beau milieu du village de Mamuí.

Après l’avoir sortie de là par l’arrière, elle s’est enlisée à nouveau sur son autre côté, en repartant!
Malgré plusieurs tentatives avec une corde et des hommes, il aura fallu inventer une nouvelle route en passant sur le terrain voisin et pousser ensuite la voiture avec une corde tractée cette fois par..notre propre voiture relais.

Arrivée à Barra : 9h15.























15.3.10

Nouvelles têtes!

En cette nouvelle année scolaire, voici trois nouvelles têtes qui font partie de notre aventure désormais …

Dona Jacinta, notre nouvelle merendeira-zeladora (cuisinière, responsable propreté-hygiène), est part entière de l’historique de notre prédécesseur et de son école ; elle a travaillé pendant 12 ans avec padre Ambrogio, le missionnaire capucin qui avait créé une école à Santa Vitoria dans les années 80.
Gustavo, notre instituteur, était élève de l’école «Maria Menina» de padre Ambrogio, alors que Dona Jacinta était déjà la Zeladora !!

Jacinta, est née il y a 55 ans dans un autre de ces villages perdus de la forêt maranhense.
Elle a eu 4 enfants, dont deux sont malheureusement décédés.
Elle en a adopté trois autres. Les deux premiers, des garçons de 3 et 5 ans, sont arrivés de façon peu banale : leur maman, soi-disant malade et devant se rendre en ville, avait demandé à Jacinta de les garder une semaine. Elle n’est réapparue que 17 ans plus tard.
Concernant le troisième enfant adopté, sa maman avait menacé de le jeter dans le fleuve à sa naissance et Jacinta l’a recueilli et accueilli !
Aujourd’hui, ses enfants sont mariés et l’ont rendue grand-mère plusieurs fois !

Elle garde un souvenir très fort de padre Ambrogio, comme tous ceux qui l’ont bien connu, d’ailleurs.
Elle se souvient qu’un jour, pour des broutilles, il l’avait virée de l’école..Quelques mois plus tard, padre Ambrogio la suppliait de revenir, mais Jacinta a tenu bon pendant presque trois ans.. Jusqu’au jour où il l’a menacée (sous forme d’humour sérieux comme il savait si bien le faire) : « Si tu ne reviens pas, tue-moi et enterre-moi tout de suite » !
Dona Jacinta a retrouvé son travail et ne l’a plus quitté jusqu’à la mort de padre Ambrogio, en 2004 : « Je ne vous laisserai plus jamais Jacinta » disait-il souvent en se repentant toujours !
Dona Jacinta : « C’était un personnage incroyable, créatif, un battant qui nous transmettait beaucoup. Il était toujours disponible, jour et nuit, pour soutenir ma famille ; c’était un papa pour moi, je ne l’oublierai jamais.. ».

Dona Jacinta n’avait encore jamais travaillé pour notre école ; tout n’a pas été rose depuis le décès du missionnaire. Sa fille la plus jeune est dépressive et fait de temps en temps des crises assez fortes.
Dona Jacinta est une battante, elle travaille pour trois, elle ne mâche pas ses efforts, elle est formidable de gentillesse, ..Dona Jacinta, tout le monde l’aime. C’est merveilleux de la (re)voir travailler dans la paroisse, là où padre Ambrogio avait sa propre école à l’époque.

Elle se relaye avec Francisca, dans le travail : 15 jours Merendeira, puis 15 jours Zeladora et elles inversent !
Elle est très heureuse de travailler dans notre école !


Antonizete, est née en 1987, à Senaria, un village du Maranhão.
Elle a 4 frères et sœurs, mais vit depuis seulement quelques jours avec son fiancé. Antonizete est enceinte ! Son mari (au Brésil, il suffit d’habiter avec son conjoint pour se considérer comme mariés, avec des droits similaires), travaille dans sa roça, son champs, où il cultive du riz, des fayots, de la courge, du maïs, de la pastèque, ect., pour leurs propres besoins.
Antonizete a son bac et participe à des cours, à Santa Vitoria, un samedi/dimanche par mois, afin de pouvoir participer à des concours publics par la suite. Elle souhaiterait travailler dans l’éducation.

Elle est très fière de travailler dans notre Escolinha : « j’ai toujours été admirative de voir comment se développent les enfants de cette école. J’aime votre façon d’éduquer, votre façon de transmettre cette éducation ; dans notre région ça n’existe pas » dit-elle. « Pour moi, c’est une très bonne formation ! », rajoute-t-elle.

Antonizete, est, cette année, institutrice d’une classe de soutien l’après-midi, pour des enfants âgés de 8 à 11 ans. Elle est aussi notre première remplaçante en cas de défaillance d’un instituteur du matin.
En plus, elle fera son stage comme tout bon remplaçant, une semaine par mois, le matin, en aidant nos instituteurs, afin de s’habituer et de se familiariser avec notre école et ses ‘habitants’.

Antonizete a soif de travail. Elle est arrivée avec une motivation énorme et un esprit remarquable : elle veut apprendre !


Juracy est un nouveau jeune homme dans notre projet !
Il aura 18 ans le 22 mars; il vit avec sa maman, sa sœur, et ses deux petites nièces, nées d’une autre sœur.
Il continue ses études tant bien que mal, au collège public de Santa Vitória.
Il rêve d’être médecin, mais est bien conscient des difficultés liées à sa condition, pour arriver à faire des grandes études au Brésil,.

Il est notre deuxième remplaçant- stagiaire. C’est un garçon d’une très grande gentillesse et les enfants l’apprécient.

Il est très content d’avoir rejoint notre Escolinha : « Mes petites nièces fréquentent l’Escolinha Robin Hood et j’ai toujours aimé cette école. L’équipe est très unie, je trouve formidable le charisme dont font preuve les instituteurs avec les enfants » dit-il.
Lorsque je lui demande ce qu’il est venu ‘chercher’ en venant travailler avec nous, il me répond par cette très jolie phrase: « Quand on enseigne, on apprend beaucoup, ..on apprend aussi à se mesurer à la société ».