Jusqu’à l’âge de 7 ans un enfant au Brésil est laissé à la charge de sa municipalité. Bien souvent, dans les régions les plus pauvres, les municipalités n’ont pas les moyens (ou ne se donnent malheureusement pas toujours les moyens) d’ouvrir des écoles de pré-scolarisation. Nous ne pouvons pas laisser les enfants sans savoir lire et écrire, indépendamment des conditions de vie de chacun d’entre eux...

L’Association Santa Vitória a créé une école pré-infantil dans le grand village de Santa Vitória, dans l’Etat du Maranhão au Brésil, à quatre heures d’une route tortueuse de la première ville. Pendant les cinq mois de période des pluies, la route est impraticable et laisse difficilement passer quelconque moyens de transport. A Santa Vitória il n’y a pas de médecin.

Les enfants apprennent en priorité à lire et à écrire. Le respect de l’autre, l’éveil moteur ou encore l’hygiène sont des éléments tout autant appliqués dans l’école. Notre travail est aussi de renforcer le lien social à travers la santé. Les enfants sont pris en charge en cas d’urgence et les familles sont suivies pour des conseils santé ou en ce qui concerne les différentes formes de prévention.

18.2.09

Une 'jolie’ équipe...


Santa Vitória n’est pas réputée pour la qualité de ses loisirs..

En revanche, comme toute réputation justifée, les brésiliens sont aussi de grands joueurs de foot et leur apprentissage se fait très souvent dans la rue, dans les cours abandonnées, dans les terrains vagues, dans les champs mal irrigués, bref, dans chaque mètre carré d’un espace de terre.
Où une vieille canette de soda, une balle de tennis déjaunie où une vraie balle un peu trop dégonflée se transforme en un ballon génial, celui que Ronaldinho claquera aux fonds des buts en finale d’une coupe du monde de l’imaginaire..

Aujourd’hui, au village de Santa Vitória, ce ne sont plus seulement les garçons qui jouent au football.
Une jolie troupe d’environ 16 jeunes filles, s’est passionée par le “Futsal” et par toutes les émotions que peut procurer ce sport d’équipe.
Le Futsal est un football avec un terrain plus étroit et moins de joueurs.

Un petit terrain en ciment, de très mauvaise qualité, a été construit il y a à peu près un an. Et les jeunes filles, dont certaines jouaient déjà sur les chemins de terre depuis la petite enfance, ont commencé à se réunir et taper dans un ballon de volley assez décousu.

Par le plus grand des hasards, une fin d’après-midi, je me suis retrouvé à observer ces footballeuses qui ont, en moyenne, entre 14 et 17 ans. J’ai vu grandir la plupart d’entre elles, mais..quelle surprise !..d’être émerveillé devant tant d’abnégation, de joie de jouer, cette naturelle beauté du sport lorsqu’il est pratiqué avec simplicité et une énergie débordante.
Et que de talents en herbe ! De la technique alliée au courage, de la vitesse et beaucoup de souffle.

Nous avons décidé de mettre en place une collaboration et organiser nos accords...
Je leur ai acheté un jeu de maillots de foot et un ballon. Je leur ai aussi proposé mes modestes services d’entraineur-manager lors de mes présences au village. En échange, elles devront porter le ‘sponsor’ : «Ecole Robin Hood» sur leurs maillots et respecter quelques règles basiques d’éducation et de respect.

Les filles m’ont promis qu’en cas de victoire dans un tournoi (un jour..), le très modeste pactole recueilli (qui tourne toujours entre 10 et 50 euros pour toute l’équipe) servirait à me rembourser les maillots. ..Nous avons cependant convenu que ce pécule irait directement au fonctionnement de notre belle école.
En attendant, nous avons beaucoup de travail..

Ce jour-là, deux équipes ont débarqué à Santa Vitória pour un mini-championnat.

Santa Vitória a gagné, sans sourciller, contre le village de ‘Palmerão’ par un score plutôt flatteur de 8 à 2.

En finale, Santa Vitória affrontait la ville de São Roberto, une des deux équipes les plus fortes de la région avec Barra do Corda. Une équipe de ‘riches’, en chaussures et protège-tibias pour la plupart!!
Nos filles ont été héroïques et après avoir mené 4 à 2, elles ont finalement perdu dans les prolongations 6-4.

Quelques larmes plus tard, l’horizon s’éclaircissait avec de nouveaux objectifs fixés.

L’engouement créé au village, est aussi quelque chose de très positif.
Pour ces gamines, le football, est plus qu’un loisir. C’est aussi un moyen d’exister, d’assouvir leur besoin de reconnaissance.
C’est autrement plus important qu’un coup de pied dans un ballon.

Nous vous tiendrons au courant des résultats de notre petite équipe féminine..

Bora Santa Vitória !

(Photos: Juliana, Claudeane et Nagila le gardien de but!.. Dernière photo en bas, l'équipe de São Roberto qui a remporté le tournoi)


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