Jusqu’à l’âge de 7 ans un enfant au Brésil est laissé à la charge de sa municipalité. Bien souvent, dans les régions les plus pauvres, les municipalités n’ont pas les moyens (ou ne se donnent malheureusement pas toujours les moyens) d’ouvrir des écoles de pré-scolarisation. Nous ne pouvons pas laisser les enfants sans savoir lire et écrire, indépendamment des conditions de vie de chacun d’entre eux...

L’Association Santa Vitória a créé une école pré-infantil dans le grand village de Santa Vitória, dans l’Etat du Maranhão au Brésil, à quatre heures d’une route tortueuse de la première ville. Pendant les cinq mois de période des pluies, la route est impraticable et laisse difficilement passer quelconque moyens de transport. A Santa Vitória il n’y a pas de médecin.

Les enfants apprennent en priorité à lire et à écrire. Le respect de l’autre, l’éveil moteur ou encore l’hygiène sont des éléments tout autant appliqués dans l’école. Notre travail est aussi de renforcer le lien social à travers la santé. Les enfants sont pris en charge en cas d’urgence et les familles sont suivies pour des conseils santé ou en ce qui concerne les différentes formes de prévention.

12.11.08

Jolie nouveauté à l’école Robin Hood!


Nous offrons tous les jours et ce depuis les prémices de l’école, un gros goûter salé ou sucré, pour nos enfants, servi entre 9h30 et 10h.
Ce repas comble, malheureusement, le manque du petit déjeuner que beaucoup d’enfants ne prennent pas le matin avant d’aller à l’école. Parfois aussi, encore malheureusement, ce petit repas aide au déjeuner du midi.

Nous avons décidé d’organiser et de préparer, en guise de test, un goûter ‘spécial’.
C’est assez difficle à expliquer, mais les enfants sont tellement habitués à manger du riz, que toute nouveauté est parfois rejetée lors du goûter.

Ce ‘goûter spécial’ peut être un plat tipique. Traditionnel ou novateur, brésilien ou étranger. L’important est que :

- L’enfant expérimente des saveurs,
- Qu’on lui fasse un historique du plat,
- Qu’on lui parle des ingrédients qui composent la recette,
- Qu’on lui raconte des annecdotes qui vont avec ce plat, en le faisant participer.

Cela, en adaptant le discours à l’âge de l’enfant.

Premier essai très concluant avec la Feijoada. Nous ne pouvions pas commencer par autre chose. Le symbole de l’art culinéraire brésilien !

Chaque instituteur a donc raconté l’histoire de la feijoada à ses élèves et expliqué, avec passion, de quoi elle se compose.
La salive montant à la bouche de chacun (la connaissance favorisant l’ouverture et l’envie de goûter..), le succès fut de taille!

Certains instituteurs avaient choisi comme mode de communication, des marionettes. Le riz, représenté par une marionette blanche, et le haricot, représenté par une marionette marron ! (voir photos).

Ce ‘test’ fut une réussite ! Dès la prochaine rentrée scolaire au mois de mars, nous nous efforcerons de reproduire ce schéma au moins une fois tous les deux mois.


Ingrédients de la Feijoada:

Saucisses de deux familles différentes, de la viande séchée, de la viande de porc salée, des pieds de cochon, des queues de cochon, du bacon, des fayots-haricots noirs, feuilles de choux rouge, ciboulette, coriandre, piments rouges, oignons, tomates, ail, farine de manioque crue..

On pense souvent que la feijoada est liée uniquement à la tradition brésilo-brésilienne et du continent américain. En fait, les portugais, colonisateurs du Brésil, laissaient aux esclaves les parties les moins nobles du cochon, comme les oreilles, la queue ou les pieds. Les esclaves qui se nourissaient de haricots et de maïs, rajoutaient ainsi de la viande à leur repas.
Les navires, remplis d’esclaves africains, gorgeaient d’épices traditionelles ainsi que de farine de manioque.
Les haricots quant à eux, provenaient de la tradition Indios.
Le plat était né..Des d’ingrédients communs du quotidien mélangés avec les morceaux négligés du porc, et les esclaves, en le cuisinant avec des haricots, de l’eau, du sel et du piment, inventèrent la feijoada.

Aujourd’hui, la Feijoada, est accompagnée de feuilles de choux, d’ail, de riz blanc, de farine de manioque à la sauce pimentée..et, uniquement pour les adultes, de caïpirinha (alcool à base de Cachaça, extrait de la canne à sucre) !

La Feijoada est ainsi le parfait résultat de trois cultures : indios d’Amérique du Sud, d’Afrique et d’Europe, qui forment par ailleurs la culture de base du Brésil.

Petite anecdote : les seigneurs colonisateurs, ont assez vite remarqué que les esclaves, en mangeant ce plat, devenaient plus forts et étaient en meilleur santé. Ils en déduirent que c’était grâce aux haricot noirs, riches en fer, et, très vite, ils intégrèrent la Feijoada dans le menu des seigneurs, et de tout le Brésil!

Petites phrases :

“La feijoada est une idée européenne élaborée au Brésil. Avec la technique portuguaise et des ingrédients indigènes (natifs), le résultat est un étrange et néanmoins démocratique croisement anarchique de préparation, en mélangeant des aliments dans une même casserole»
(Jorge Gomes)

«La feijoada est un état d’esprit. Il faut être joyeux et aimer la vie pour ressentir la véritable saveur du plat»
(Paulo Affonso Paulillo)


Aujourd’hui, la feijoada n’est plus le plat le plus consommé au Brésil.
Ceci est dû en grande partie à la frénésie de la vie. C’est une recette qui demande beaucoup de travail, qu’il faut préparer bien en amont.
C’est aussi un met qu’il faut déguster en prenant son temps (lorsqu’il est préparé avec attention).
La feijoada est considérée comme calorique..
Malgré cela, elle reste un des symboles forts du Brésil et du Nordeste.



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